Tribune de la majorité
Pour que le cycliste Paul Varry ne soit pas mort pour rien
Mardi 15 octobre, Paul Varry, un jeune cycliste âgé de 27 ans, est mort à Paris après avoir été écrasé volontairement par un automobiliste à l’issue d’une altercation entre eux, le premier reprochant au second de rouler sur la piste cyclable. Le chauffeur responsable de cette mort tragique a depuis lors été mis en examen pour meurtre et mis en détention provisoire. Paul Varry ne peut être mort pour rien et sa mort brutale doit amener chacun d’entre nous à une introspection sur son propre comportement routier.
Au-delà d’une violence délibérée, nous rendons-nous compte que notre voiture, notre moto, notre vélo ou notre trottinette peuvent grièvement blesser, tuer même, si nous n’y prenons garde ? Les lois de la physique sont incontestables : un cycliste ne peut rien contre une voiture caparaçonnée de tôle et pesant cinquante fois son poids. De même, un piéton ne peut rien face à un vélo lancé à pleine vitesse contre lui. Protégeons-nous toujours le plus faible sur la route ? Automobilistes, respectons-nous scrupuleusement les pistes cyclables ou nous arrive-t-il de rouler dessus, et respectons-nous toujours le sas vélo pour les cyclistes devant chaque feu rouge ? Cyclistes, nous arrêtons-nous systématiquement au feu rouge pour ne pas percuter involontairement un piéton qui traverse ?
Un autre engagement que nous pouvons prendre à la mémoire de Paul Varry est de maîtriser notre vitesse et de toujours respecter la limite de vitesse autorisée sur une voie. Roulons-nous bien à 20 km/h maximum sur une zone de rencontre où le piéton est prioritaire sur la voie et doit pouvoir y cheminer librement et sans danger ? Roulons-nous bien tous à 30 km/h maximum dans les rues de Sèvres qui sont toutes en zone 30, y compris la rue de Ville-d’Avray et la rue des Bruyères (la seule exception étant la route départementale qui va du pont de Sèvres à Chaville) ?
Au-delà de notre engagement individuel, notre engagement collectif doit être également résolu. Nos espaces urbains, conçus à l’époque du tout-voiture, laissent peu de places aux piétons et aux cyclistes et doivent évoluer. Leur adaptation est douloureuse le temps des travaux mais elle est nécessaire. C’est ainsi que nous ne nous plaindrons pas lors des travaux qui auront lieu de février 2024 à fin 2028 pour convertir l’échange autoroutier de la manufacture en une entrée de ville apaisée qui proposera 1,1 kilomètre de piste cyclable, 2/3 d’hectare d’espaces verts en plus et 102 arbres supplémentaires. Nous ne nous plaindrons pas davantage lors des travaux de création d’une piste cyclable bidirectionnelle le long des grilles du domaine national de Saint-Cloud, du pont de Sèvres au pont de Saint-Cloud, du printemps 2026 au printemps 2027. Enfin nous nous réjouissons de la création à venir d’une piste cyclable dans chaque sens le long de la route départementale allant de l’avenue de la Division Leclerc à Chaville. Début des travaux en avril 2026.
L’équipe de la majorité
(29 élus non-inscrits ou membres de LR, du MoDem, de RE et de l’UDI)
Tribunes des oppositions
Groupe Sèvres en transition
Le recul de la démocratie à Sèvres
Un conseil municipal est le lieu de prise de décisions impactant la vie quotidienne des habitant-es. À Sèvres, notre conseil n’est pas particulièrement exemplaire en matière d’organisation de débats. En cause tout d’abord, le mode de scrutin : « la majorité » a obtenu, en 2020, 23?% des voix des 15?080 inscrits aux élections municipales et 83?% des sièges au conseil municipal.
Fort d’un règne sans partage, les décisions unilatérales prises sans concertations ni expertises sérieuses sont nombreuses. La majorité municipale n’aimant pas les débats, elle s’oppose par exemple à leur retransmission numérique au profit de monologues du maire sur Facebook.
Hors du conseil municipal, il est possible et souhaitable d’écouter et de prendre en compte l’avis des habitant-es. Le maire a enterré le Conseil communal du développement durable qui réunissait des spécialistes de la protection de l’environnement, des citoyen-nes et des élu-es. Il désigne, en bon prince, les membres des conseils de quartier et les reçoit en mairie accompagné des conseillers municipaux de sa majorité, considérant que la simple rencontre d’un élu minoritaire allait ternir la bonne ambiance. Nous respectons le dévouement des conseillers nommés, mais déplorons l’opacité et les visées politiciennes de cette organisation. Les réunions de quartier ne sont pas annoncées sur le site de la ville et sont fermées aux autres Sévrien-nes au contraire des pratiques usitées jusqu’en 2014. Elles ne font plus l’objet d’un compte-rendu : les derniers publiés sur le site de la ville datent de 2019?! Pourtant, ces conseils de quartier devraient être des espaces de débats et de dialogue avec et entre citoyen-nes. Aujourd’hui, toute controverse ou critique constructive concernant l’action municipale sont soigneusement évitées. À Sèvres, comme ailleurs, les conseils de quartier devraient se doter d’une charte de fonctionnement, permettant la participation de toutes et tous !
La voix de la jeunesse n’est pas mieux traitée : les membres du Conseil communal des jeunes souffrent d’une désignation par le maire. Là encore, après avoir été « intronisés » (sic) par le maire, elles et ils n’ont jamais été présenté-es à l’ensemble du conseil municipal. Une façon un peu étrange de les éduquer à la diversité d’opinions et à la démocratie ! De notre point de vue, un conseil municipal des jeunes devrait être issu d’une élection, comme dans la quasi-totalité des villes.
Les réunions et les interventions écrites sur le projet de destruction du centre-ville et de la passerelle n’ont jamais fait l’objet de retours, ni d’analyses. On laisse entendre que tout le monde est d’accord, alors que ce projet dispendieux est fermement contesté par beaucoup.
À Sèvres, comme partout dans notre pays, la démocratie ne devrait pas faire peur !
Catherine Candelier, Jean Duplex, Anne-Marie de Longevialle Moulaï, Luai Jaff, Frédéric Puzin
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Pour Sèvres
Un évènement important à Sèvres risque bien de passer inaperçu auprès des Sévriens : les 200 ans du Musée National de la Céramique, dont la célébration, commencée le 11 octobre durera jusqu’au 10 mars 2025. Si la ville de Sèvres est connue dans le monde entier, c’est avant tout grâce aux porcelaines d’excellence produites depuis le milieu du XVIIIe siècle par la Manufacture de Sèvres. Il est dommage que Sèvres n’utilise pas cette notoriété pour développer son attractivité touristique et commerciale et dynamiser ses commerces. Ce bicentenaire aurait ainsi pu être l’occasion d’animations, de décorations mettant la ville à l’honneur.
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Denis Moron