La refonte du site des Bruyères
Sommaire
La refonte du site, dont les travaux ont été initiés en 2016, s’est achevée fin janvier 2021. Les réservoirs permettent d’alimenter 38 000 habitants en eau potable.
Ces travaux ont permis la construction d’une station de surpression équipée de 4 groupes de pompage d’une capacité maximale de l’ordre de 160 m3/h. Cette station est alimentée par les nouveaux réservoirs dont la capacité a été portée à 4 000 m3 au lieu de 1 600 soit 2,5 fois la capacité initiale des réservoirs précédents, qui dataient de 1890. D’un montant total de 12,2 millions d’euros, cet investissement vise non seulement à augmenter la capacité des deux réservoirs (dont la construction remonte à 1890) mais également à moderniser, par un pilotage entièrement automatisé, la station de pompage pour une meilleure mise en sécurité du site. Le Syndicat des Eaux-d’Île-de-France (SEDIF), maître d’ouvrage de ce chantier, a porté une attention particulière à l’intégration paysagère des nouveaux ouvrages par un aménagement paysager du site qui soit qualitatif. Il adopte le principe de la régénération forestière de la parcelle par la création d’une lisière boisée en périphérie du terrain, la plantation d’un sous-bois fleuri et le développement d’une clairière herbacée en toiture du nouvel ensemble bâti. Ce bâtiment unique, constitué d’une station de pompage et de deux réservoirs en béton, habillé de 440 lames d’acier auto-patiné inclinées et vrillées sur elles-mêmes formant une dentelle, se fond dans le tissu urbain du quartier. Cette opération de grande ampleur garantit à chaque habitant concerné qualité et sécurité des approvisionnements tout en en maîtrisant les coûts. Le Syndicat des Eaux d’Ile-de-France (SEDIF) est un établissement public créé en 1923, responsable du service public de l’eau potable pour le compte des communes ou intercommunalités franciliennes qui y adhèrent. Dirigé par les élus de ces collectivités, le SEDIF dessert plus de quatre millions d’usagers, réparties sur sept départements d’Ile-de-France, ce qui en fait le plus grand service public d’eau en France et l’un des tous premiers en Europe. Ses usines principales, exploitées par le délégataire Véolia Eau d’Île-de-France, sont situées sur la Seine, la Marne et l’Oise. Elles produisent quotidiennement plus de 740 000 m3 d’eau et figurent parmi les plus performantes du monde. Son réseau de distribution couvre plus de 8 700 kilomètres, soit la distance Paris-Mexico.
Interview
Questions à Solène Thiriet représentant le Sedif, maître d’ouvrage responsable de l’opération
De quand dataient les réservoirs des Bruyères ? Les réservoirs R1 et R2 ont été construits en 1886 à l’occasion de l’exposition universelle de 1889 afin d’améliorer la distribution de la zone et la capacité de réserve en cas d’incendie. L’ancienne station de pompage a été mise en service en 1959.
Quels étaient les principaux défis de ce chantier ? Différentes facettes ont dû être appréhendées durant les études d’exécution, en amont des travaux, puis tout au long du chantier de reconstruction de la station de pompage et des réservoirs. En effet, le phasage des travaux devait permettre le maintien de la continuité de service des installations avec une disponibilité permanente de deux cuves alimentant les réseaux. De plus, les nouvelles installations ont été construites en lieu et place des anciens ouvrages, impliquant un phasage des travaux astucieux. Ces derniers ont dû être appréhendés dans une emprise foncière contrainte, un tissu urbain dense et à proximité immédiate d’habitations. L’ouvrage final constitue une prouesse architecturale et paysagère, semi-enterré, intégré au sein de son environnement et à proximité immédiate de la forêt de Meudon.
Quelles sont les principales améliorations apportées par cette reconstruction des réservoirs ? L’opération de reconstruction de la station de pompage et des réservoirs a permis de satisfaire les objectifs de valorisation patrimoniale du SEDIF, ainsi qu’une sécurisation d’alimentation. En effet, les capacités de stockage du site ont été redéfinies et augmentées en cohérence avec l’architecture hydraulique globale du réseau du SEDIF. Ces travaux ont permis une sécurisation de l’alimentation en eau potable du réseau. Enfin, le renforcement de la sûreté du site et des ouvrages a été amélioré.