Sèvres va chauffer ses bâtiments grâce à la géothermie
Sommaire
Sèvres choisit la géothermie profonde pour son futur
Pour préserver l’environnement et chauffer les bâtiments en réduisant ses émissions de CO2 , la commune a décidé d’utiliser la géothermie profonde . Cet ambitieux projet est en cours de lancement. Explications.
Penser au quotidien des Sévriens c’est aussi penser à leur avenir. Dans un contexte où le dérèglement climatique nous alerte sur nos modes de consommation énergétique, il apparaît de première importance d’apporter des solutions concrètes et durables. Si chacun peut œuvrer à son niveau en triant par exemple ses déchets ou en privilégiant les circulations douces, la ville de Sèvres et le Territoire Grand Paris Seine Ouest (GPSO) joignent leurs forces pour répondre à ces défis.
Réduire la consommation énergétique des logements sévriens…
Trop souvent encore, le pétrole et le gaz sont les sources principales de notre chauffage. Celui-ci représente 43 % des émissions de gaz à effet de serre du territoire (30% résidentiel, 13% tertiaire). En matière de logements, nous accompagnons et soutenons aussi bien les particuliers que les copropriétés dans leurs projets de rénovation thermique. Cela passe notamment par les subventions territoriales Déclic’EnR ainsi que les primes « sortie du fioul » et par la diffusion de conseils par l’Agence locale de l’énergie et du climat de GPSO.
… Et réduire la consommation énergétique de nos bâtiments publics
Cette politique volontariste n’est pas uniquement dirigée vers les logements privés. La ville de Sèvres l’applique également depuis 2013 à ses bâtiments publics. Partis d’un patrimoine vieillissant, nous disposons aujourd’hui, grâce à des investissements importants en matière de rénovation énergétique d’écoles pour la plupart en parfait état même si tout n’est pas fini. C’est ainsi que, de 2013 à 2023, en 10 ans, notre consommation énergétique a baissé de 23%. Nos efforts continuent en ce sens. D’ici à 2023, elle aura baissé de 40%.
Distribuer une énergie propre, renouvelable et peu coûteuse
En complément de ses efforts pour réduire sa consommation énergétique, la ville poursuit également un objectif de décarbonation de l’énergie qu’elle consomme. La Ville a ainsi étudié différents projets pour diminuer ses émissions de gaz à effet de serre. Citons notamment une réflexion sur la récupération de la chaleur de nos eaux usées, réflexion à laquelle bailleurs sociaux et copropriétés ont été associés. Le prix de revient de ce projet à l’échelle de la ville étant apparu trop élevé pour être tenable, il n’a pas été retenu.
Il existe une autre source de chaleur possible, celle de l’eau qui se trouve à 1 500 mètres sous nos pieds, dans la couche géologique du jurassique moyen du bassin parisien. Cette eau est à une température de 63°C. La récupérer, la faire circuler dans nos logements et bâtiments pour les chauffer est dès lors particulièrement intéressant.
Un réseau de chaleur intercommunal
Toutefois, au regard des investissements nécessaires, c’est un projet qui, à l’échelle municipale, ne peut être équilibré. En revanche, associés à des communes voisines, il prend tout son sens. C’est ce qui a conduit la ville à passer un accord avec Chaville, Ville d’Avray et Viroflay pour travailler ensemble à la réalisation d’un réseau de près de 45 kilomètres. Ce grand projet permettra à la ville de renforcer sa maîtrise énergétique grâce à l’utilisation d’une énergie propre, stable, renouvelable et peu coûteuse. Nos 4 villes s’appuieront sur le Syndicat intercommunal pour le gaz et l’électricité en Ile-de-France (SIGEIF) pour mener à bien ce projet. La ville de Sèvres lui a transféré sa compétence en matière de distribution de chaleur et de froid au conseil municipal du 26 septembre dernier, actant ainsi la première étape de la mise en place d’un réseau de géothermie sur son territoire (voir calendrier prévisionnel).
2 700 logements sévriens à terme
Ce réseau de chaleur desservira les immeubles collectifs de la ville et nos bâtiments publics (écoles, gymnases, piscine, hôtel de ville, …). A terme, ce sont 2700 appartements sévriens, privés ou sociaux, soit plus du quart des logements de la ville, qui pourront être chauffés grâce à ce réseau, avec un taux d’énergie renouvelable de 70 %. Les premiers logements et bâtiments publics seront raccordés en 2029.
4 villes
partenaires sur ce projet : Sèvres, Chaville, Viroflay, Ville d’Avray
Plus de 10 000 logements
dont 2 700 logements sévriens à alimenter avec un taux d’énergie renouvelable de 70%
45 km de réseau
dont 15 km à Sèvres
Une eau à 63°C
à 1500 m sous terre
Qu’est-ce que le SIGEIF ?
Né en 1904, le Syndicat des communes de la banlieue de Paris pour le gaz voit le jour lorsque des élus de banlieue décident de s’émanciper de Paris pour son approvisionnement en gaz. À l’époque il regroupe 55 communes qui réunissent 800 000 habitants. 120 ans plus tard, devenu Service public du gaz, de l’électricité et des énergies locales en Île-de-France (SIGEIF) dessert 189 collectivités en gaz. Il concerne 5,7 millions de Franciliens. Avec plus de 1 000 points de recharge, il est le premier réseau public de bornes de recharge pour véhicules électriques hors Paris et le premier acheteur public de gaz en Île-de-France. C’est donc un véritable spécialiste du contrôle et de la distribution d’énergie.
Calendrier prévisionnel
Les prochaines étapes d’ici à 2029 :
- Printemps 2026
Début des travaux à Sèvres en même temps que le début de l’aménagement de «la voie royale» (RD 910). - Fin 2027
Attribution du permis minier et début des travaux de forage et de mise en réseau hors RD910. - Fin 2029
Début de la mise en service et alimentation des premiers immeubles.