
Se baigner dans la Seine l’été : les Sévriens retrouveront bientôt leur fleuve
Sommaire
Qui n’a pas rêvé de pouvoir se rafraîchir dans l’eau pendant les pics de chaleur franciliens ? Sèvres n’est pas en bord de mer mais … en bord de Seine, alors pourquoi ne pas parier sur l’avenir et les avancées et efforts en matière de traitement de l’eau de notre fleuve et imaginer les contours d’un site de baignade sévrien ?
S’ajoutant aux trois sites parisiens qui seront accessibles dès l’été 2025 (Bercy, bras Marie et bras de Grenelle), Sèvres est une sérieuse candidate pour une baignade en Seine pérenne et le projet est bel et bien lancé. Il faudra cependant plusieurs années pour qu’il voie le jour. Le temps, d’une part, d’obtenir les autorisations nécessaires en lien avec la navigation dans le fleuve et les aménagements aux abords du fleuve, Le temps, d’autre part, d’atteindre un niveau de qualité de l’eau conforme aux exigences d’une eau propre dans laquelle les Sévriens pourront se baigner en toute sécurité.
La baignade comme héritage des JOP 2024
Durant des siècles, la baignade dans la Seine fut une pratique courante, et ce jusqu’à son interdiction en 1923 pour des raisons sanitaires. La pollution due à l’urbanisation et à l’industrialisation a en effet rendu la baignade dangereuse. Un siècle plus tard, et après une décennie de travaux d’assainissement et de traitement des eaux, les épreuves de triathlon et de natation-marathon des Jeux Olympiques de Paris ont pu se dérouler dans le fleuve.
Pouvoir se baigner dans la Seine, est en effet l’un des héritages que le comité olympique s’était engagé à offrir aux Franciliens.
En incitant tous les acteurs à se mettre en ordre de marche, les Jeux ont démontré qu’il était possible de se baigner dans la Seine, un rêve longtemps considéré comme irréalisable.
Le projet de rendre la Seine baignable à Sèvres vise à développer un site de baignade pérenne, sécurisé pour tous. En offrant un espace de rafraîchissement, il contribuera également à l’adaptation de notre territoire sévrien au changement climatique, particulièrement lors des vagues de chaleur. C’est à ce titre que le Département des Hauts-de-Seine a inscrit ce projet dans son agenda 2030, feuille de route en matière de développement durable.
« La baignade en Seine est l’un des sujets auquel j’attache une importance toute particulière. Elle apportera une amélioration significative du cadre de vie des Sévriens. Avec le réaménagement en cours de l’échangeur autoroutier de la RN118 en entrée de ville, elle marquera très concrètement la réconciliation de la ville avec son fleuve dont elle a été brutalement coupée avec la création de la RN118 au début des années 70. »
Grégoire de la Roncière
Maire de Sèvres
Sur un site déja identifié pour les activités nautiques
Sans surprise, les regards se tournent aujourd’hui vers l’île de Monsieur, un lieu déjà connu pour l’accueil de plusieurs activités nautiques. Les futures installations incluront des zones de baignade sécurisées qui s’ajouteront aux infrastructures des disciplines déjà présentes sur le site telles que canoë, kayak, voile, canotage, aviron… Ces aménagements pourront également être utilisés à l’occasion d’évènements
La qualité de l’eau au cœur du projet
L’un des enjeux majeurs à relever pour permettre la baignade en Seine consiste à atteindre un niveau de qualité d’eau répondant aux obligations sanitaires. Cette exigence passe par une suppression des sources de pollution telles que les rejets d’eaux usées et les polluants industriels, identifiés et à traiter. Un suivi rigoureux de la qualité de l’eau est actuellement mis en place, avec des mesures correctives induites pour les acteurs concernés, afin de garantir une eau baignable. Des actions de prévention des baignades sauvages seront également mises en œuvre pour éviter les risques sanitaires.Un autre aspect du projet sera celui de penser un aménagement des berges et de zones de baignade sécurisées notamment en s’assurant de la compatibilité du site choisi avec la navigation. Des installations adaptées seront testées dès cet été avec l’ouverture au public sur de nouveaux sites sur la Seine à paris et sur la Marne. Le Département et la Ville choisiront le type d’aménagement à retenir en fonction des retours des gestionnaires et des baigneurs.
Soutien de nombreux partenaires et calendrier
Compte tenu de l’importance de ce projet à l’initiative du
Département, le futur site de Sèvres bénéficie déjà du soutien de partenaires essentiels comme celui de l’Agence de l’eau Seine-Normandie, sans lesquels la municipalité ne pourrait espérer qu’il voit le jour. Côté calendrier, la baignade à Sèvres pourrait être possible à l’horizon 2030 : concertation avec les futurs utilisateurs, actions de suppression des polluants, travaux sur le réseau d’assainissement, aménagement du site, sont des étapes incontournables qui demandent un certain délai pour être franchies.
La Seine, ressource à protéger
En mettant en place un schéma d’aménagement des berges de Seine et un schéma d’assainissement, les Hauts-de-Seine mènent depuis 2005 un programme d’actions volontaristes pour améliorer la qualité de l’eau et reconquérir les berges de Seine au profit des habitants. La collectivité mène également des actions de sensibilisation auprès des Altoséquanais, à travers notamment des évènements récurrents comme la mise en place de la navette électro-solaire sur la Seine en septembre, ou la course estivale de canoë-kayak « Nautique des Hauts-de-Seine » organisée par le Département, en partenariat avec Nautique Seine, Boulogne 92 et le Comité départemental de canoë-kayak.
L’amélioration de la qualité du milieu naturel est l’un des enjeux majeurs de la Politique de l’Eau du Département.
À ce titre, de nombreuses actions ont été réalisées et sont programmées pour supprimer les déversements en Seine par temps sec et les réduire par temps de pluie. Les études à mener pour ouvrir le site de Sèvres à la baignade permettront d’identifier plus finement les sources de pollution, leurs impacts sur la qualité de l’eau et les mesures
à prendre pour permettre la baignade.Sylvie Driollet
Directrice de l’Eau au Département des Hauts-de-Seine