La fontaine Bizette restaurée

La fontaine Bizette restaurée

Culture
Le Sévrien vous propose, avec les Archives de la ville, de revivre certains événements qui ont marqué l’histoire de notre ville. Ce mois-ci, dans « Histoire de Sèvres », place à un patrimoine que peu de Sévriens connaissent, la fontaine Bizette.
Publié le 1 juin 2022 Modifié le 15 juin 2022

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La fontaine Bizette, réalisée en 1982 par Françoise Bizette est située à l’angle de la rue des Fontaines et de la rue Ernest-Renan. Elle vient d’être remise en eau recyclée, après avoir été restaurée en 2018 par l’association Sèvres Culture et Patrimoine qui a fait intervenir une équipe de céramistes parmi lesquels Andrée et Michel Hirlet, anciens élèves de Françoise Bizette.

La fontaine Bizette restauréeNée le 10 mai 1914 à Lannion, Françoise Bizette pratique la peinture et la gravure au cours de ses études à l’école des Beaux-Arts de Paris et à l’École du Louvre avant de découvrir la céramique. Après avoir obtenu son professorat de dessin en 1939, elle partage son existence entre la création en tant que peintre, graveur, céramiste et l’enseignement.
Nommée au lycée pilote de Sèvres en 1950, elle y reste jusqu’à sa retraite en 1974. Elle crée l’atelier de céramique de la section technique du lycée. Elle enseigne aussi bien la technique que l’histoire de l’art. Ses cours s’appuient sur l’analyse des œuvres ce qui permet une formation efficace de ses élèves futurs plasticiens. Ses dons de pédagogue marquent toute une génération d’artistes.

Passionnée par la céramique monumentale

Elle crée une œuvre personnelle importante. Son répertoire iconographique a évolué, passant de l’imagerie populaire et des civilisations dites primitives aux motifs stylisés et géométrisés. Elle s’intéresse très tôt aux possibilités que peut offrir le matériau céramique dans le domaine architectural.
Au début des années 1960, elle crée des compositions murales de plus grande envergure en lien avec son adhésion au groupe Le Mur Vivant. Son travail s’oriente alors vers le thème des claustras regroupant divers éléments tournés et modulables associant grès et galets. L’essentiel de son œuvre est consacrée à l’art mural mais on connait aussi d’elle des plats et des statuettes naïves en terre maillée.

Elle a réalisé une trentaine d’œuvres monumentales, encore intégrées dans les bâtiments d’État ou des collectivités, comme la grande fresque murale réalisée en 1988, dans le hall d’accueil du gymnase des Cents-Gardes. Elle mène également plusieurs chantiers de restauration pour les monuments historiques, auxquels elle a contribué activement comme le Palais des Papes à Avignon ou la Basilique de Saint-Denis.
Elle continue de peindre et d’exposer et consacre les dernières années de sa vie à la peinture et à la gravure, la céramique monumentale impliquant une dépense physique importante. Elle met notamment à profit les nombreux séjours effectués en Provence pour donner une vision personnelle du paysage des Alpilles.
Elle vit à Sèvres dès 1950 en compagnie de sa mère, et de son frère sculpteur, dans une maison construite en collaboration avec un ami architecte au 13, rue de l’Ermitage. Sa maison atelier est équipée d’un four dans lequel elle a réalisé l’essentiel des cuissons que nécessitaient ses travaux. Elle décède à Sèvres le 19 décembre 1996.
Femme cultivée, sensible, attentive aux autres, modeste et discrète, elle a toujours montré une grande exigence envers elle-même. La fragilité de sa silhouette contrastait avec la vigueur de son travail et l’ampleur de ses réalisations. Une plaque commémorative a été posée sur sa maison le 26 avril 2003.
Ses anciens élèves et céramistes Andrée et Michel Hirlet, qui ont réalisé un catalogue de son œuvre, ont réuni les photographies de ses travaux, des carnets de dessins et les ont déposés aux Archives municipales de la ville en novembre 2018. Ces documents sont accessibles sur simple demande.