Les concerts de Marivel tirent leur révérence…

C’est en 1971 que l’association des « Concerts de Marivel » a été créée par une équipe d’amoureux de la musique. À ce moment-là, la ville de Sèvres n’avait pas de lieu dédié, il fallait donc se déplacer à Paris ou à Versailles pour assister à un concert. Sur les conseils précieux de Bernard Wahl, chef fondateur de l’Orchestre de Chambre de Versailles, l’association a vu le jour. Dès l’origine, les « Concerts de Marivel » n’ont fonctionné qu’avec l’aide des bénévoles. Aujourd’hui encore, il n’y a aucun salarié.
À la tête de l’association, Janine Palmieri, qui, entourée d’une équipe efficace, dévouée et disponible met ses compétences depuis toujours au service de l’association : choix de la programmation d’une saison, élaboration du contenu des plaquettes, mise sous plis des 1600 envois annuels, composition des affiches, réalisation des programmes, mise à jour du site internet de l’association. « L’association compte de fidèles abonnés dont une dizaine de bénévoles qui participent activement à l’organisation matérielle de chaque concert. C’est un travail d’équipe. Nous échangeons nos avis sur la documentation, nous nous transmettons les textes par Internet. Il est important de noter que l’équipe « agissante » est entièrement résidante à Sèvres » s’exprimait Janine Palmieri lors d’une interview (L’Ile joyeuse n° 6 Dans l’air du temps). Et d’ajouter : « nous avons toujours essayé de proposer des programmes qui donnent envie de se déplacer pour venir les écouter. Il fallait un programme permettant aux mélomanes d’écouter des interprétations de qualité et aux autres spectateurs de les découvrir ».

Une passion musicale sans limite

L’association s’est toujours engagée en faveur de la musique. Leur objectif?: permettre aux Sévriens d’assister à des concerts de qualité. Et nous pouvons confirmer, après 52 années, que le pari est largement gagné ! « Nous étions parvenus à démontrer que la qualité des programmes proposés à Sèvres était à la hauteur de celle de Paris. Qualité et diversité, grands solistes et formations de renom.
Cependant, bien que notre programmation soit plus particulièrement destinée aux habitants de Sèvres et des communes avoisinantes, le développement récent de grandes salles à proximité a probablement attiré une partie de nos spectateurs » poursuivait la Présidente.
En 1990, l’association réalisait le 4e Congrès mondial de la harpe, un bel exploit sachant que le précédent congrès avait eu lieu à Vienne, et le suivant à Copenhague.
900 congressistes, venus du monde entier, s’étaient donnés rendez-vous à Sèvres pendant une semaine. La programmation était exceptionnelle avec des master classes, des concerts quotidiens au Sel, mais aussi au musée national de la céramique, au Centre International d’Études Pédagogiques, à l’Hôtel de ville de Sèvres sans oublier le château de Versailles, l’Hôtel de ville de Paris, la Maison de la Radio, l’Opéra comique, la Salle Gaveau, etc.

Pourquoi arrêter les « Concerts de Marivel » ?

L’association a été subventionnée pendant de longues années par la ville de Sèvres, et par la ville de Chaville. Les services techniques de ces deux collectivités ainsi que les équipes du Sel et de l’Atrium ont toujours été d’une aide précieuse. Les subventions, le mécénat d’entreprise et les entrées permettaient d’équilibrer la programmation.
Malheureusement, depuis plusieurs années, l’association assiste à la disparition du mécénat, à la diminution continue du nombre des entrées et des abonnés malgré la conservation de la qualité des concerts. Ne pouvant pas supporter financièrement une saison supplémentaire, les
« Concerts de Marivel » tireront leur révérence ce 22 septembre à l’occasion d’un ultime concert. Au total, plus de 350 concerts de musique classique et de jazz auront été organisés à Sèvres comme à Chaville. Même si l’association ne sera plus, l’esprit des « Concerts de Marivel » perdurera au Sel comme à l’Atrium au travers de leur programmation musicale. « Nous avons pris plaisir à organiser ces rendez-vous musicaux et espérons qu’il en a été de même pour vous-même et tous les Sévriennes et Sévriens » conclut Janine Palmeri.