La ville de Sèvres touchée par cinq bombardements
Sommaire
Durant la Seconde Guerre mondiale, la ville de Sèvres fut meurtrie par plusieurs bombardements alliés. Ils ciblaient principalement les usines Renault travaillant pour l’Allemagne nazie et visaient à interrompre leur production.
La première attaque eu lieu le 3 mars 1942. Les usines Renault étaient visées mais également et très certainement l’état-major de l’Aviation d’occupation au Château des Bruyères. La Royal Air Force procéda par vagues successives, à basse altitude pour toucher l’objectif. Le bombardement commença vers 21h10 et se poursuivi jusqu’à 23h15. Toutes les parties vitales de l’usine furent atteintes. Les dégâts à Sèvres, sur les bords de la Seine furent considérables : la Manufacture fut gravement endommagée et de nombreuses pièces précieuses furent détruites ; 8 bombes ratèrent leur cible et tombèrent devant la façade du Musée, atteignant en partie la loge des concierges. Mais derrière l’aile gauche des bâtiments, les dégâts furent considérables : toits enfoncés, étagères brisées, armoires écroulées, porcelaine et faïence réduites en débris. Les habitants des rues Troyon et Anne-Amieux furent particulièrement éprouvés. Des bombes touchèrent également la rue des Fontaines et la rue des Bruyères. Ce premier bombardement fit 29 décès à Sèvres. 400 familles furent sinistrées.
La ville de Sèvres meurtrie par de nombreux bombardements…
La nuit du 29 au 30 mai 1942, l’usine Renault de Boulogne-Billancourt fut à nouveau la cible de l’attaque. C’est une formation de bombardiers britanniques qui fut à l’œuvre. Aucune victime ne fut à déplorer, une maison de la rue Carle-Vernet fut entièrement détruite.
Le 3e bombardement eut lieu le dimanche 4 avril 1943, à 14 h 05. Effectué en pleine journée par la 8e Air Force américaine, il dura moins de 4 minutes, mais causa d’énormes ravages. Entre 14h16 et 14h20, une minute seulement après le déclenchement de l’alerte, 250 tonnes de bombes furent larguées depuis une très haute altitude. Près de 400 bombes tombèrent sur Boulogne. Le pont de Sèvres fut atteint plus sévèrement que lors du bombardement précédent. Une bombe fit de nombreuses victimes à la station de métro du Pont de Sèvres. Sèvres déplora 10 décès.
Le 4e bombardement eut lieu le soir du 15 septembre 1943, vers 19 h 45. Les bombes tombèrent pour la plupart sur le bas de Sèvres (école de céramique, rue Troyon, place du Parc, Brimborion) et firent 9 morts. Avec 50 points de chute de bombes, les dégâts matériels furent assez importants, notamment à la Manufacture nationale et à l’École normale supérieure. Le pont de Sèvres fut atteint et quatre immeubles furent entièrement détruits.
Le 6 février et le 20 mai 1944, Sèvres fut encore bombardée mais les usines Renault n’étaient plus la cible et les dégâts moins graves qu’en 1942 et 1943. Le 6 février, un avion en perdition se délesta de ses bombes qui tombèrent sur la Manufacture nationale. Sèvres ne déplora aucune victime.
Le samedi 20 mai 1944, l’alerte, donnée à 10h10, fut suivie vers 10h45 de la chute de onze bombes qui tombèrent dans la partie nord-ouest de la ville, près de la ligne de chemin de fer rive droite. Trois morts furent relevés rue Brancas par les secours de Ville-d’Avray. Au 3, rue des Prés-Verdy une villa s’effondra et 4 personnes furent dégagées des décombres.