La ville de Sèvres n’échappe pas à l’explosion des coûts de l’énergie

Depuis plusieurs mois, les élus locaux de toute la France se mobilisent et redoutent les conséquences de l’inflation sur les budgets locaux. Selon une enquête de la Banque de financement et d’investissement de la Banque postale, les conséquences de la hausse des prix de l’énergie touchent d’abord les communes car il s’agit du niveau « qui délivre le plus de services publics en direct et gère le plus d’équipements de proximité ».

Face à une crise énergétique sans précédent et à une inflation qui ne cesse d’augmenter, les mois et années à venir seront compliqués pour les communes en raison des factures qui explosent et d’un budget à boucler d’ici la mi-avril.
Même si la ville de Sèvres a diminué ses consommations d’électricité et de gaz, il n’empêche que ces mesures ne suffiront pas à contrer totalement la flambée des prix.
« Nous avons décidé en octobre dernier de mettre en place un plan de sobriété énergétique avec notamment la baisse de température dans les bâtiments municipaux, de la piscine. Sans oublier une baisse de l’éclairage grâce à nos années d’investissement dans la led… Toutes ces mesures permettent de ne pas « boire la tasse » pour le moment » explique le maire Grégoire de La Roncière.
À Sèvres, la ville achète son énergie par l’intermédiaire de deux organismes, le SIPPEREC et le SIGEIF, qui gèrent respectivement un groupement de commande pour l’achat d’électricité et de gaz. Ces deux organismes concluent les contrats pour la ville puis les accompagnent. Grâce à ce choix, la ville a pu acheter en continu des volumes d’énergie pour l’année 2022 aux tarifs 2019. Ainsi, la ville n’avait, jusqu’à présent, pas trop subi la hausse des cours du gaz.
Pour 2023, les nouveaux contrats ne pouvaient de s’affranchir de la situation actuelle mais cette stratégie d’achat a néanmoins permis de limiter la hausse. Avec des augmentations de gaz allant jusqu’à 400% et des prix de l’électricité multipliés par 2 en 2023, la ville de Sèvres subit de plein fouet cette crise énergétique.

Le coût de l’électricité multiplié par deux et celui du gaz par cinq

C’est à un coût de l’électricité multiplié par deux qu’il faut s’attendre cette année. Les seules dépenses d’électricité devraient représenter une dépense de 1,4 million d’euros dans le budget de la commune cette année. Soit 700 000 euros supplémentaires.
Pour l’achat du gaz, la ville s’apprête à devoir faire face à une augmentation de l’ordre d’un million d’euros !

En 2023, la facture va s’élever à 1,2 million d’euros alors qu’elle était de 250 000 euros l’année passée.
La commune verra donc ses marges de manœuvre se réduire en 2023.
à cette envolée de l’énergie, s’ajoute l’impact de l’inflation sur toutes les dépenses de la ville. Hélas, les conséquences de l’inflation ne sont pas seulement conjoncturelles. Il n’y aura pas de retour en arrière sur les hausses décidées par l’état comme celle du point d’indice de la rémunération des agents publics par exemple.