Alexandre Brongniart et les merveilles du musée national de Céramique

Alexandre Brongniart et les merveilles du musée national de Céramique

Culture
Le Sévrien vous propose, avec les Archives de la ville, de vous replonger dans l’histoire de notre ville. Ce mois-ci, à l’occasion du bicentenaire du musée de céramique et de la magnifique exposition « Merveilles ! », redécouvrons Alexandre Brongniart fascinant à l’origine du premier musée en 1824. Brillant scientifique, chimiste et minéralogiste, il a marqué le monde de la céramique. Son héritage perdure encore aujourd’hui, notamment à travers l’actuel musée national de Céramique.
Publié le 3 décembre 2024 Modifié le 3 décembre 2024

Sommaire

Né à Paris en 1770, Alexandre Brongniart est le fils de Théodore Brongniart, architecte du célèbre Palais de la Bourse de Paris. Formé à l’École des mines, il se spécialise rapidement dans les sciences naturelles, mais c’est la porcelaine qui va capter son attention.

Administrateur de la manufacture

En 1800, il prend la direction de l’ancienne manufacture de Sèvres, poste qu’il conservera jusqu’à sa disparition en 1847. La manufacture se réinvente sous son impulsion, Alexandre Brongniart y introduit des techniques novatrices et perfectionne l’industrie de la peinture sur verre. Il établit des collaborations avec des chimistes pour perfectionner les compositions et garantir la qualité des émaux.
L’une de ses plus grandes réussites est l’introduction de nouvelles couleurs et de motifs inspirés des tendances du moment, à l’instar du service égyptien, réalisé à partir des dessins issus de l’ouvrage de l’artiste Vivant Denon Voyage dans la Basse et dans la Haute Égypte…

Le musée céramique et vitrique

Brongniart rêve d’un lieu consacré aux techniques de la céramique et des arts du feu. En 1802, l’administrateur organise le noyau de la collection à l’origine du musée, constitué des vases grecs acquis par Louis XVI à Vivant Denon et d’échantillons étrangers. Cette première collection a servi essentiellement de modèle pour la production de l’époque.
De 1804 à 1812, la collection va considérablement s’enrichir par des achats, des échanges ou des dons auprès de diplomates ou de voyageurs-explorateurs. En 1809, chaque préfet de l’Empire doit fournir à la manufacture des exemples de céramique locale. Vers 1812, il envisage la création d’un véritable musée à vocation scientifique et technique.
En 1824, il inaugure le musée céramique et vitrique dont Denis-Désiré Riocreux, peintre à la Manufacture, est le premier conservateur. Très rapidement, l’établissement devient un espace incontournable pour les savants mais aussi pour les amateurs d’art et les curieux. Situé à proximité de la manufacture, ce musée est un véritable écrin pour des pièces d’exception.
Il souhaite non seulement exposer les œuvres, mais aussi éduquer le public sur l’histoire et les techniques de la céramique.
En 1844, Alexandre Brongniart publie son Traité des arts céramiques ou des poteries considérées dans leur histoire, leur pratique et leur théorie. L’année suivante, en collaboration avec Riocreux, il rédige le premier
catalogue du musée.

L’exposition « Merveilles ! » célèbre les 200 ans

Aujourd’hui, le musée national de Céramique est le gardien d’un patrimoine inestimable de 50?000 œuvres de la céramique, mais aussi des arts graphiques, des peintures ou d’échantillons de matériaux.
Depuis le 11 octobre et jusqu’au 10 mars 2025, le musée célèbre ses 200 ans d’existence avec une magnifique exposition intitulée « Merveilles ! ».
À travers 10 thèmes évocateurs, vous pourrez découvrir plus de cinq cents objets exceptionnellement sortis des réserves. Ces objets, parfois insolites ou inattendus, sont présentés à la manière d’un cabinet de curiosités et racontent l’histoire de ce musée atypique. Un bel hommage à Alexandre Brongniart et à l’esprit scientifique de la fin du XVIIIe siècle !