Coralie Soudères, notre mercière, un visage incontournable à Sèvres
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Le Sévrien : Le samedi 8 octobre 1988, vous ouvriez votre mercerie ici même, au 105 Grande Rue. Pouvez-vous nous raconter comment l’idée d’ouvrir votre boutique a émergé il y a 35 ans ?
Coralie Soudères : J’ai toujours rêvé d’avoir ma propre boutique depuis toute petite. À la maison, nous étions très manuels, ma mère avait fait les Beaux-arts à Berlin. Je cousais aussi beaucoup avec elle, et un jour, on s’est lancé dans la recherche d’un lieu. J’ai monté un dossier, après avoir fait une étude de marché. À Sèvres, il n’y en avait pas, c’était le bon endroit pour réaliser mon rêve. On m’a proposé la boutique que vous connaissez aujourd’hui, c’était il y 35 ans, une boutique de prêt-à-porter, Myrtille. C’était un petit loyer, mais je devais payer mon pas de porte. J’ai donc emprunté à l’époque, 300000 francs sur 7 ans ! En 8 jours de temps, je me suis installée et voilà 35 ans que je viens ici quotidiennement.
Le Sévrien : Comment était le quartier à l’époque par rapport à maintenant ?
Coralie Soudères : C’était vraiment différent… Le quartier était plus animé, il y avait beaucoup de commerçants et les clients étaient nombreux. C’était l’époque où les centres commerciaux n’étaient pas aussi nombreux et l’achat sur Internet n’existait pas encore !
Je me souviens de Lulu, mon voisin, un marchand de fruits et légumes, très sympathique à l’âme commerçante, il y avait aussi un boulanger, une crêperie et une épicerie de quartier. La vie était douce et animée… La relation avec les clients était différente, c’est sûr.
Le Sévrien : Comment la boutique a-t-elle évolué au fil des années ?
Coralie Soudères : C’est compliqué aujourd’hui. Je pense sincèrement que la mercerie est en voie de disparition parce que les gens achètent principalement en ligne, qu’il existe de moins en moins de fournisseurs aussi. Il faut comprendre qu’en mercerie, il faut stocker beaucoup et longtemps. Et puis, il a fallu s’adapter à une nouvelle mode de consommation. Ce ne sont plus les mêmes produits qu’avant. Seul point positif cependant, est l’émergence ces dernières années du Do It Yourself. Ce nouveau hobby a pris une véritable ampleur et pousse de plus en plus de gens (les jeunes surtout) à customiser, relooker, leurs vêtements.
Le Sévrien : Avez-vous introduit de nouveaux produits ou services pour répondre aux besoins de votre clientèle ?
Coralie Soudères : J’ai toujours les mêmes produits, mais je les ai complétés par des kits pour initier justement les jeunes à coudre, broder, ou crocheter. J’ai une clientèle de tous les âges et de tous les sexes. Il faut pouvoir répondre à chacun d’eux.
Le Sévrien : Aujourd’hui, 35 ans après, quels sont vos projets ou vos aspirations pour l’avenir de votre boutique ?
Coralie Soudères : Je rêve d’être le plus longtemps possible ici dans cette ville que j’aime tant, j’espère que le cœur de cette boutique battra encore pendant de longues années grâce aux fidèles Sévriens.