Tribunes libres – Février 2023
Sommaire
Tribune de la majorité
Les temps sont durs. Le Département y supplée pour partie.
Depuis neuf ans, l’époque est particulièrement dure pour les collectivités locales. Année après année, les dotations de fonctionnement reçues de la part de l’État baissent inéluctablement. Le manque à gagner pour la ville est de près de 20 millions d’euros sur la période ! Dans le même temps, et comme si cela ne suffisait pas, les fonds appelés par l’État auprès des villes dites riches pour financer les villes dites pauvres augmentent sans discontinuer. 6,5 millions d’euros ont ainsi été prélevés à la Ville en neuf ans !
En 2023, comme si cela ne suffisait pas, deux éléments nouveaux viennent percuter les finances de la ville : l’inflation et les coûts de l’énergie. Compte-tenu de l’inflation, les différents contrats de la ville avec ses prestataires augmentent plus qu’à l’ordinaire (restauration scolaire, ménage, coûts de repas portés aux personnes âgées, …). Il en est de même des traitements de la fonction publique. Quant aux coûts de l’énergie pour la Ville, ils sont multipliés par quatre pour le gaz et près de deux pour l’électricité ! Le budget sera dur à boucler, l’essentiel des économies ayant déjà été réalisé les années précédentes…
Fort heureusement, la ville de Sèvres peut compter sur des partenaires toujours fiables durant ces temps compliqués. Il en est ainsi du département des Hauts-de-Seine. Celui-ci vient de s’engager à soutenir la moitié de nos investissements (4,5 millions d’euros pour un total de 9 millions d’euros) pour cinq opérations majeures menées par la ville en 2022, 2023 et 2024. Près de la moitié de ces investissements concernent la culture. Le Sel verra sa salle de spectacles rénovée dès cet été et profitera d’une nouvelle petite salle de spectacles indépendante à l’été 2024. Dans le même temps, quatre studios de musique seront construits aux Bruyères dont un studio-concert pour 150 personnes. L’autre moitié des investissements concernent nos écoles. Le groupe scolaire Gambetta, vieux de 140 et de 84 ans, s’offre ainsi une nouvelle jouvence : ses façades sont ravalées, sa toiture isolée, ses fenêtres changées pour des huisseries préservant du chaud comme du froid et isolant du bruit ! Son gymnase est également repris. Deux ascenseurs y sont greffés, pour les personnes à mobilité réduite. Fin des travaux ce printemps. Quant aux écoles maternelle et élémentaire Eugénie Cotton, aux Bruyères, elles seront dotées de deux nouvelles cours végétalisées, à l’été 2023 et l’été 2024. Les seniors ne sont pas en reste puisqu’un local leur sera dévolu en plein centre-ville en 2024.
Fidèles à leur ligne de conduite, les élus des oppositions ont décliné cette aide bienvenue de six millions d’euros sur trois ans de la part du Département (fonctionnement et investissements) : ils ont voté contre ou se sont abstenus. Avec eux, les chose sont très claires : ils sont toujours pour de nouvelles dépenses mais jamais pour de nouvelles recettes !
L’équipe de la majorité
(29 élus non-inscrits ou membres de LR, du MoDem, de RE et de l’UDI)
Tribunes de l’opposition
Groupe Sèvres en transition
Exemplarité vraiment ?
Le maire et la majorité municipale se targuent régulièrement dans le Sévrien ou en séance du conseil municipal d’être « exemplaires ». Sèvres serait à la pointe du progrès et de l’innovation…Nous avons choisi ce mois-ci de faire un petit tour ailleurs pour illustrer des politiques où notre ville est loin d’être en tête du palmarès.
Commençons par notre voisine Chaville?: la ville a décidé de construire une cuisine centrale pour assurer la fabrication des repas des cantines de la ville. Le but est de se libérer des grosses entreprises de l’alimentation, de la malbouffe servie aux enfants, de fabriquer sur place des repas de qualité traçables, en circuit-court et bio. Sèvres n’a pas choisi de s’associer à cette initiative et n’a pas décidé de se passer des repas en liaison froide au détriment de la santé des plus jeunes.
Poursuivons par Ville-d’Avray qui soutient activement l’association d’aide aux réfugiés Assarva en lui prêtant des locaux, en sponsorisant des manifestations solidaires. Ce sont ainsi plus de trente réfugiés Ukrainiens qui ont pu être accompagnés l’an passé. À Sèvres, l’aide aux réfugiés c’est relayer les appels de la Croix-Rouge auprès de la population. Et n’aider que les « bons » réfugiés.
À Boulogne, des activités pour les séniors sont proposées toutes les semaines et les tarifs progressifs sont calculés sur les revenus, ce qui n’est pas le cas à Sèvres.
Vanves et Issy-les-Moulineaux proposent aux jeunes entre 11 et 25 ans d’accéder à un centre de santé où ils peuvent bénéficier gratuitement et de façon anonyme de rendez-vous médicaux. À Vanves toujours, l’activité foot en salle est gratuite pour les ados. À Sèvres, rien n’est gratuit et il vaut mieux être riche et bien portant !
Un peu plus loin, à Arcueil, la ville a lancé une expérimentation de minimal municipal garanti bénéficiant à une quarantaine d’habitants vivant sous le seuil de pauvreté. Les services sociaux de la ville fournissent une aide sociale complémentaire et un accompagnement personnalisé. À Sèvres, la politique d’aide sociale c’est « que les pauvres viennent à nous et nous les aiderons ».
Nous constatons que notre ville a abandonné les budgets participatifs, alors qu’ailleurs des projets suggérés par des habitants sont régulièrement inaugurés. Là encore, Sèvres n’est pas à la pointe !
Nous pourrions multiplier les exemples d’actions entreprises par des communes de différentes couleurs politiques en faveur d’une amélioration des conditions de vie des habitants. À l’heure où de plus en plus de nos concitoyens peinent à boucler leur fin de mois, Sèvres continue à ne pas être exemplaire ! Dans les prochains mois, le budget de la ville traduira les choix politiques, nous y reviendrons.
Catherine Candelier, Jean Duplex, Anne-Marie de Longevialle Moulaï, Luai Jaff, Lucile Gasber-Aad
sevresentransition2020@gmail.com
Pour Sèvres
Sévriennes, Sévriens, depuis le début de notre mandat, nous essayons en vain d’influencer les décisions prises par la majorité municipale. Mais elle mène son action dans le plus grand secret et, à l’heure des votes, nous pesons bien peu face à ses 29 conseillers qui votent toujours d’une seule voix. Ne comptons pas sur elle non plus pour nous informer de vos difficultés. Nous les découvrons au hasard de nos rencontres, comme cette crèche très mal isolée que la mairie refuse de rénover par manque de budget, alors que 20 M€ sont bloqués pour le centre-ville. Faites remonter vos besoins sur poursevres.fr
Denis Moron