Marie-Victoire Jaquotot

Marie-Victoire Jaquotot

Personnalités de Sèvres
Une femme peintre sur porcelaine à Sèvres
Publié le 18 janvier 2022 Modifié le 2 février 2022

Sommaire

Il y a 250 ans naissait Marie-Victoire Jaquotot…
Fille d’un greffier des audiences au Châtelet, Marie-Victoire Jaquotot est
l’élève puis l’épouse d’Étienne-Charles Leguay, peintre sur porcelaine
miniaturiste, qui travaillait à la manufacture parisienne de Dihl et Guerhard avant d’entrer à la Manufacture de Sèvres. Elle l’épouse à 22 ans et en divorce sept ans plus tard, avant d’avoir un fils naturel, Philippe Comairas, né en 1803.
Elle rentre à la Manufacture impériale de porcelaine de Sèvres en 1800. Elle y travaille jusqu’en 1846 en tant que “peintre de figures”, le rang le plus élevé, alors que beaucoup de femmes de la Manufacture étaient peintres de fleurs.
Elle expose ses peintures sur porcelaine au Salon entre 1808 et 1836.
Alexandre Brongniart, administrateur de la Manufacture de 1800 à 1847 était persuadé que la copie sur céramique était le moyen de préserver les tableaux dont la dégradation était irréversible.
Il réussit dès 1814 la mise au point du coulage des plaques en porcelaine dure. Le talent de Marie Victoire Jaquotot en fit l’une des figures phares de sa politique.
C’est ainsi qu’elle se fait progressivement connaître en tant que peintre copiste sur porcelaine.
Le 25 juin 1816, lors d’un déjeuner organisé à la Manufacture pour découvrir les étapes de la réalisation d’une oeuvre, Alexandre Brongniart présente officiellement au Roi Louis XVIII la copie de la Belle Jardinière de Raphaël réalisée par Marie-Victoire Jaquotot.
Le Roi aurait déclaré à l’artiste « Madame, si Raphaël vivait, vous le rendriez jaloux »*.
Marie-Victoire Jaquotot est alors nommée « Premier peintre sur porcelaine du Roi » ce qui lui permet de toucher une pension annuelle
de 1 000 francs et de monter son propre atelier privé dans lequel elle enseigne pendant près de vingt ans la peinture sur porcelaine à une trentaine d’élèves, notamment des femmes.
Marie-Victoire Jaquotot est alors sans doute l’artiste la mieux payée de son temps.
Son talent est également reconnu par les critiques de l’époque.
Alexandre Lenoir la cite dans son article « Du talent des femmes dans l’art de peindre » paru en 1829 dans Le Journal des Artistes.

*Le Sévrien 222, page 19