Seb James : le mur dans le sang

Seb James : le mur dans le sang

Portrait
Publié le 19 octobre 2021 Modifié le 27 octobre 2021

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Sébastien James a marqué de son empreinte artistique le territoire communal. L’achèvement de la fresque monumentale du collège et l’exposition à l’hôtel de ville qui lui est consacrée nous donnent l’occasion de découvrir cet illustrateur urbain aussi discret que talentueux.

Arrivé d’un petit village du sud-ouest de l’Angleterre, pour suivre son père, journaliste au Herald Tribune, Sébastien ne parle même pas français quand il découvre Sèvres. À douze ans, il y intègre le collège. « J’étais un peu perdu, mais très heureux d’être là. Je me suis très vite adapté à la vie du collège. J’y suis d’ailleurs intervenu il y a deux ans sur deux ateliers Patrimoine et Street art ». Quel beau clin d’œil quand, trente ans plus tard, il entreprend la fresque monumentale de la Déclaration des Droits de l’Homme sur la façade de l’établissement qui lui a ouvert ses portes.

Après un détour dans les Emirats Arabes pour décorer des palais, cet amoureux des grands formats s’attaque en 2002 à un mur en haut de l’escalier de Croix-Bosset puis, il récidive en 2004 sous la passerelle du 8 mai 1945 puis en 2006 avec le transfo dans le quartier des Bruyères. «  J’ai le mur dans le sang ! » reconnaît Sébastien.

Sa signature artistique s’impose dans le paysage. Il joue avec des tonalités rétro, rappelant le sépia des photos d’antan, combinées avec des couleurs fluos très contemporaines. « Je pioche à droite à gauche. Tout m’inspire et je suis ouvert à toutes les influences » précise le quarantenaire toujours curieux et attentif au monde qui l’entoure. Le projet de la Déclaration des Droits de l’Homme a mis 6 ans à voir le jour. Seb James raconte « C’est une fresque du vivre ensemble à travers les générations, c’est pourquoi chaque personnage a été minutieusement réfléchi et sélectionné. » On y trouve Martin Luther King ou Gandhi, mais aussi Yvonne Hagnauer, directrice de la Maison des Enfants de Sèvres ou Olympe de Gouges qui est, à ses yeux, la première street artiste !
« J’ai divisé l’image en carrés et je me suis concentré sur chaque carré séparément. C’est comme de la couture ! » susurre l’artiste avec une modestie qui n’a d’égale que sa gentillesse et son talent.

Un talent qui a séduit aussi les commerçants. La Manufacture a fait appel à Seb James pour sa décoration intérieure ou La Cabane aux Merveilles pour sa devanture.

Seb James, 20 ans d’itinérances graphiques
Exposition à la Mezzanine
Jusqu’au 31 octobre 2021