Le CIEP
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La Manufacture royale de porcelaine fondée en 1740 à Vincennes est transférée en 1756 à Sèvres, à proximité de Versailles et du château de Bellevue, résidence de la marquise de Pompadour, favorite et conseillère de Louis XV. Elle s’installe dans un bâtiment construit dès 1753, d’après les plans dressés par Lindet et Perronet, sur l’emplacement de la ferme de la Guyarde.?Cette dernière, selon certains témoignages, aurait été la maison de campagne de Jean-Baptiste Lully, compositeur et surintendant de la musique de chambre de Louis XIV.
En 1759, la Manufacture entre dans le domaine de la couronne. Dès lors, le monogramme du roi signe toutes les fabrications. La découverte, en 1768, de gisements de kaolin à Saint-Yrieix-la-Perche permet la commercialisation de porcelaine dure dès 1770. La manufacture, à la renommée grandissante, reçoit les commandes de monarques étrangers. Le mode de fabrication de la porcelaine est tenu secret.
Après la Révolution, Alexandre Brongniart, directeur et administrateur de la Manufacture (1800 -1847) lui assure un essor exceptionnel. Ebelmen, son adjoint, lui succède (1847-1852) puis Victor Regnault, chimiste et physicien (1852-1870). Sous l’administration de Robert (1870-1879), chimiste et chef des peintres, la Manufacture est transférée en bord de Seine où elle est inaugurée le 17 novembre 1876.
En 1881, l’École normale supérieure de jeunes filles, créée pour former des professeurs femmes, « les Sévriennes », s’installe dans les bâtiments rénovés de l’ancienne Manufacture. Marie Curie y assure un cours de physique de 1900 à 1906. En 1920, la Directrice obtient la création, à l’École même, d’une école d’application : ce sera le lycée de Sèvres. Au fond du parc, Un merveilleux jardin japonais, offert à l’École en 1925 par Albert Kahn, agrémentait la vie des Sévriennes. En 1941, l’École quitte Sèvres pour Paris.
Le 30 juin 1945 voit la création du Centre international d’études pédagogiques. Centre d’étude, de recherche et de formation spécialisé dans la didactique du français en tant que langue étrangère et l’analyse des systèmes éducatifs, il organise des échanges universitaires permettant de partager différentes méthodes d’éducation. Protégé par arrêté du 30/10/1935 au titre des monuments historiques, le bâtiment dans son aspect extérieur est le même qu’en 1756.
Le rez-de-chaussée contenait les réserves de terres, le bûcher, les dépôts de matière première. Le premier étage accueillait les ateliers des mouleurs, de plâtrerie, sculpture et gravure. Au deuxième étage travaillaient les sculpteurs, tourneurs, réparateurs, et garnisseurs. Au-dessus, sous les combles très ensoleillés travaillaient les peintres, doreurs, animaliers et figuristes.
Face à la Grande Rue se trouve l’entrée principale, précédée d’une cour, fermée par une haute grille de fer forgé. De l’entrée principale partent deux escaliers : l’escalier d’honneur, réservé aux clients de la Manufacture, menait à la salle d’exposition et de vente (devenue la Grande Bibliothèque) située au deuxième étage, il n’offrait aucune vue ni aucune porte sur l’intérieur du bâtiment afin de protéger le secret de la fabrication des pièces.
Dans la cour d’honneur, le pavillon dit de « Lully » est le seul vestige de la ferme La Guyarde. Divers bâtiments (fours, hangars, magasins ) l’occupaient.
À l’est de la cour, les appartements du roi occupaient l’angle du bâtiment. Le monarque pouvait de son salon, gagner les ateliers ou se rendre dans la pièce réservée à la présentation des créations récentes. Dans le même corps de bâtiment se trouve la salle des gardes, où associés et artistes attendaient le roi. Elle s’ouvre sur l’entrée d’honneur, grande cour pavée fermée par la grille du Roi qui donnait sur le chemin de Bellevue. Elle abrite une fontaine monumentale en pierre.